My fucking name is | Sujet: JACE ✈ rattrape-moi si tu peux Sam 22 Sep - 4:42 | |
| J'avais les nerfs en boule, une incapacité pathologique à me concentrer. Ça faisait des heures et des heures que je travaillais sur ce putain de rapport à remettre pour expliquer ce que je compte faire de mon mémoire. Des heures, habituellement, ce syndrome de la page blanche, je connais pas. J'écris normalement sans jamais pouvoir m'arrêter, sans voir les secondes, les minutes, les heures même. J'en suis incapable de serrer le poing à la fin, mais je suis satisfaite. Exténuée, à bout, mais heureuse d'avoir accompli quelque chose. Je tiens ce crayon depuis une heure entière sans rien avoir gribouiller sur cette cinquantième feuille que je sors depuis le début de la journée. Même un thé chaï n'est pas parvenu à me sortir de ma torpeur, ce qui relève du miracle. Je me mets à dessiner de façon informe sans m'en rendre compte, relevant la tête pour regarder à travers la fenêtre. Tampa est magnifique à l'automne, délaissant des chaleurs inconfortables pour une température offrant des perspectives vestimentaires de plus intéressantes. Je reste là, pantoise, lunatique, pendant un bon moment. Quand j'en reviens, je suis furieuse. Plongeant mon visage entre mes mains, mon regard s'accroche sur mon téléphone, face contre le bureau pour tenter de dissiper les envies de m'en servir et me concentrer à ma tâche. Peine perdue, je suis foutue côté imaginaire aujourd'hui. Le soleil se couche à peine, je crève la dalle et j'ai besoin d'un remontant. Pas d'alcool, ça, le weekend seulement. Là, maintenant? Un câlin. De qui? Pas n'importe qui, y'a une seule personne que j'ai envie de voir quand je suis boudeuse et de mauvais poil. Y'a qu'elle, et elle est mieux de rien avoir au planning, sinon je l'amène de gré ou de force, point barre...
« Contente que tu aies pu te libérer mon petit ». Elle est à deux doigts de m'appeler mémé, je considère que l'infantiliser n'est que le juste retour des choses. Attrapant un morceau de mon énormissime cornet de barbe à papa, je le laisse fondre sur mes lèvres en lui adressant un sourire trop grand pour être sincère, attrapant son bras pour y raccrocher le mien « Oh allez, fais pas cette tête, c'est pas si moche ». D'accord, pas de mecs bandants pour ma petite soeur dans les environs, que des vieux couples qui tentent de sortir de leur rengaine quotidienne, des gosses turbulents et des gamines impolies. Bon, dès que la soirée avancera, elle fera plus la gueule et on s'amusera, cognac ou pas « Fronce pas les sourcils, tu ressembles presque à belle-maman comme ça ». J'éclate de rire, malgré le perceptible dédain dans ma voix quand je considère belle-maman. C'est plus fort que moi, puis on s'entend, Jace est mille fois canon comme cette vieille harpie qui ensorcelle complètement notre petit papa chéri. Voir ici une certaine note d'ironie, en fait...
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